Istro-Roumains

Istro-Roumains
vlåš et žejånci
(2 groupes différents)

Populations importantes par région
Istrie (Croatie) quelques centaines[1]
émigration quelques centaines[1]
Autres
Langues istro-roumain, langues d'Istrie, langues des pays d'immigration
Religions Catholicisme romain
Ethnies liées Roumains, Aroumains, Mégléno-Roumains

Les locuteurs d’idiomes romans de l’Est en Europe centrale et orientale. Les Istro-Roumains sont leur branche la plus occidentale.
Les zvončari de Žejane à Rijeka

Les Istro-Roumains sont un des deux groupes roumanophones qui ont migré vers l’ouest au Moyen Âge depuis l’aire de répartition des Roumains, l’autre étant celui des Valaques de Moravie. Les Istro-Roumains se sont établis dans la péninsule d’Istrie, à l’époque partagée entre les domaines vénitien et habsbourgeois, autour du massif montagneux de la Cicceria ou Terra dei Cicci, où ils sont entrés dans un processus graduel d’assimilation aux populations majoritaires (italophones sur les côtes, slavophones dans l'intérieur), de sorte qu’aujourd’hui ils ne subsistent qu’en Croatie, dans le village de Žejane au nord-est du massif d’Učka, et dans sept autres villages et hameaux au sud de ce massif : le nombre des locuteurs de l’istro-roumain était estimé à moins d’un millier en 2010. D’autres Istro-Roumains sont répandus dans des villes de Croatie ou vivent en émigration en Europe de l'Ouest, aux États-Unis, au Canada et en Australie.

Les ethnonymes italiens Istriani (Istriens) ou Cicci, croates Čiči ou Ćiribirci, allemand Tschitschen sont des exonymes locaux, tandis qu’istroromâni (Istro-Roumains) est un exonyme créé par des linguistes. Les Istro-Roumains eux-mêmes se désignent au sud d’Učka comme vlåš (valaques, singulier vlåh) et ceux de Žejane comme žejånci[2].

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, de nombreux chercheurs se sont occupés des Istro-Roumains et de leur langue, mais le moment de leur arrivée en Istrie et leur lieu d’origine exacts restent à ce jour discutés (pour autant que l’on puisse les déterminer, s’agissant d’un contexte probablement lié à la transhumance pastorale, activité traditionnelle très répandue chez les Roumains du passé).

Si des Istro-Roumains se sont assimilés aux Italiens d’Istrie, il n’est actuellement plus possible de les identifier, d’autant que ces populations ont été expulsées par les autorités yougoslaves après la seconde Guerre mondiale[3] et se sont dispersées en Italie. Il est plus facile, par les patronymes et l’histoire familiale, d’identifier les Croates d’origine istro-roumaine, restés sur place. Les spécificités culturelles des Istro-Roumains encore locuteurs de leur langue se sont presque totalement fondues dans la culture croate locale, et leur langue même est fortement influencée par le croate, étant considérée en grand danger par l’UNESCO. Depuis les années 2000 il y a certaines actions de sauvegarde de l’identité et de la langue istro-roumaines, menées par des associations culturelles, avec un certain appui de la part des autorités.

  1. a et b Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Number of speakers and vitality of the language [« Sauvegarde de la langue vlåh et de Žejane – Nombre de locuteurs et vitalité de la langue »] (consulté le 23 avril 2023)
  2. Dans cet article, les mots istro-roumains sont écrits avec l’alphabet utilisé par le site Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Writing.
  3. Régine Cavallaro, « Irrésistible Trieste », Le Monde, (consulté le ).

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